jueves, 24 de septiembre de 2009

CAISSARGUES par JEAN CLAUDE LORANT RAZE


Caissargues et son Festival Taurin

Il ne s'agit pas d’une reprise comme au théâtre, d’une aventure clochemerlesque ou d’un affrontement entre des Capulets et des Montaigus méridionaux, mais cette querelle autour du festival taurin, au fil des ans devenu un incontournable final de saison taurine française ne sert que la troisième partie, celle des anti-taurins tout heureux de n’avoir point à ferrailler pour instiller leur venin.
Le Festival n’est plus! Posée à un jet de pierre de Nîmes, sur la route de Camargue, nichée à l’ombre de séculaires platanes, elle ne vibrera plus aux gestes des toreros français, souvent surprenants- Denis Loré picador, Marc Serrano banderillero etc- c’est du passé, la voilà interdite de corrida la petite arène et ses 1000 places. Les toreros pourront s’y entraîner, des spectacles sans mises à mort y être donnés, mais exit le Festival!
Bien sûr la tauromachie française a d’autres chats à fouetter que la disparition d’une plaza de village, si romantique, si chargée de gestes rares et de souvenirssoit-elle…mais, à s’y intéresser, à regarder de plus près la plaque d’identité en marbre qui en orne l’entrée Arènes Christian Moncouquiol la chose prend de l’importance et nombre d’aficionados la ressentent comme une cornada de plus à l’encontre de Nimeño II, mais de la pire espèce, une cornada posthume, comme donnée dans le dos. Murmures, vérité ou mensonges, comme à Séville (mais chez le barbier) la rumeur couve, enfle, déforme, hante et ronge, en un mot perturbe la vie associative d’une partie de la population de la bourgade.
Monsieur le Maire de Caissargues, vice-président de l’agglomération, exécuteur de la basse œuvre pour les uns, bras régulier d’une décision administrative pour les autres explique
«…un dossier très simple : nos arènes sont de tradition camarguaise, la course libre y est reine et le taureau en sort toujours vivant, vainqueur souvent . Ensuite se développèrent deux associations de tradition espagnole dont seule Caissargues y Toros procéda à des mises à mort dans ces arènes . Aujourd’hui les services vétérinaires que je n’ai pas inventés font clairement connaître la position de l’Administration (si les conditions de travail des carcasses restent unchangées nous nous verrons dans l’obligation de surprendre ce type de manifestation ( 27/10/2007)* . La décision d’interdiction prise par le Conseil Municipal, est venue plus tard. Aucune interférence de la politique locale dans l’affaire»
Bon, mais il s’agit des arènes Christian Nimeño!
« L’association crée par Stéphane (Meca) organise ici un festival sans mise à mort, des toreros s’y entraînent toujours!. En fait il y faudrait construire un laboratoire avant de transporter les carcasses vers l’abattoir puisqu'il faut immédiatement émasculer les taureaux…en outre un laboratoire clos, isolé du public. Tout se passa bien des années durant puis survint l’intervention des vétérinaires: sans eux la tradition espagnole se poursuivrait. Je ne veux ni Procès Verbaux de l’Administration ni tribunal Administratif»
Plutôt que la rumeur, mieux vaut que les choses soient simplement dites, écrites. Situation , intangible? Des travaux à minima pour la conformité, c'était impossible?
« Il n’y a pas la place pour construire ce labo: en tant que vice-président de l’agglomération j’ai demandé à l’intercommunalité d’aider Marguerittes et Saint-Gilles, qu’elles soient en règle avec l’administration »
Que voilà les choses dites et bien dites, la balle passée, la chose paraît établie. Et pourtant.
Pourtant d’autres sons de cloche méritent intérêt: retour à Caissargues chez Mr Pelisier, Président de Caissargues y Toros, l’Association organisatrice, pas du tout d’accord avec ce qui précède.
« Christian Nimeño s’entraînait à Caissargues… en 1994 on donnait son nom à la placita , Chinito et Curro Caro animèrent une tienta…Denis Loré, en 2000 offre d’aller voir le Maire pour qu’on puisse procéder à des mises à mort, faute de club taurin pour la corrida, le projet de festival est reporté…mai 2001 création de Caissargues y Toros et le Festival a lieu le dernier week end d'octobre avec Denis Loré, Patrick Varin, Richard Millan, Joël Matray, Swan Soto, Julien Miletto. Le déficit fut comblé par Denis Loré et les adhérents du club taurin. Le Maire annonça publiquement, lors de la réception qui suivit l'évènement, à soutenir le festival suivant…mais pas la moindre subvention en dépit de l’engagement pris. En 2003, apparurent même des invitations, invitations que n’émit jamais le club taurin mais dont on connaît bien l’origine. Nous avons continué jusqu’en 2007. Nous pensions bien, alors, que la Médaille de la Ville serait remise, comme prévu, à Denis Loré, hélas!»
Oui, mais les vétérinaires, l’interdiction de l’administration?
« Caissargues y Toros proposa une solution: plutôt que le dépeçage sur place on pouvait conduire les carcasses à l’équarrissage, en dépit de la perte financière**»
On sent bien Mme et Mr Pélissier touchés, profondément atteints: Caissargues y Toros était leur projet réalisé avec l’aide d’aficionados locaux. Foin de rumeur, c’est le sentiment et le ressentiment qui s’imposent, probablement des règlements de compte dont Mr le Maire de Caissargues n'est probablement pas à l'origine, néanmoins, en regardant de plus près la composition de son bureau municipal. il semblerait bien que l'anguille et la roche...
.Aujourd'hui, Madame et Mr Pelissier, n'ont pas remisé les outils, leur passion demeure intacte
« Monsieur le Maire de Rodilhan, commune voisine, accueille les activités du Club devenu CPTR Toros y Caridad, destiné, comme le précédent, à venir en aide aux enfants en difficulté. Nous fonctionnerons à Rodilhan sans nous éloigner de Caissargues; nous y apporterons aussi notre aide à l'organisation de Graines de Toreros , le grand tournoi départemental destiné à promouvoir les élèves des écoles taurines et nous montons le Festival des Vainqueurs de Graines de Toreros, une idée bien accueillie par les responsables délégués à la tauromachie espagnole au sein de Nîmes Métropole. Nous n'abandonnons rien! Nous tenons, enfin, à maintenir notre traditionnel festival auxquels participent les toreros confirmés. Le CTPR Toros y Caridad s'engage à maintenir son image de marque: sérieux et compétence. »
La situation actuelle ne satisfait manifestement qu'une des deux parties, la plaie Caissargues, reste ouverte même si l'action, fruit de la passion, se poursuit ailleurs: no hay bien que por mal no viene!.»
Néanmoins...
j.cl. lorant-raze
* Document présenté par Mr le Maire
**Document présenté par Mr et Mme Pélissier.

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