jueves, 2 de abril de 2009

feria de RIEUMES


corrales de VIC


LES BILLETS pour VIC FEZENSAC


LA MAGDALENA DE CASTELLON 2009

Castellon 2009. par JEAN CLAUDE LORANT RAZE
Dimanche 15 mars.
C’est parti: troisième dimanche de Carême et en route pour la traditionnelle procession vers l'Ermita, symbole de l’arrivée des premiers habitants dans la plaine, alors marécageuse. Aux lueurs du jour naisant la Plaza Mayor accueillit les premiers processionnaires: ils furent plus de 120 000 à rejoindre la célèbre chapelle blanche de Santa Marìa Magdalena, 120 000 blouses noires rehaussées du foulard vert, le roseau à la main, l’amour de la tradition au fond du cœur et des tripes. La procession ce fut aussi, puisqu’il faut bien nourrir la bête, des pique-niques géants, une paella digne du Guiness avec ses 6 000 rations, le plaisir d’être ensemble, tout le monde se connaît ou presque ici, ce fut aussi la chaleur, le soleil et …la poussière.

17 heures . Plus de demi arène, avant la poursuite des défilés, célébrations, feux d’artifices, animations variées destinées, en moyenne, à 4000 jeunes enfants et qui font de cette feria aussi celle de la couleur, du bruit, de la famille une authentique fête populaire réussie entre soi dans les collas (peñas)…mais dont personne n’est exclu, bien au contraire.

Les matadores

Ici aussi c’est à trois toreros locaux à l’agenda rarement ouvert que revint l’honneur d’accueillir les taureaux de Fernando Peña , élevage local lui aussi et qui mérite grand intérêt. Paco Ramos,Vicente Prades et ,Alejandro Rodriguez échouèrent avec l’épée, et les revoilà condamnés au silence, à l’obscurité alors qu’ils montrèrent, instruments en main, d’authentiques qualités, contraints d' attendre la sonneri, puis de regarder le teléphone .
Abel Valls, torero issu de l'école taurine de Castellon, surgit tel une bombe (quatre oreilles), voici deux ans, alors qu'il se présentait en novillada piquée dans sa ville. Alternative conférée par Matìas Tejela . (OO, saluts) voilà un bilan qui en satisferait plus d'un. Les Fuente Ymbro que le sort désigna au récipiendaire, faibles mais nobles, lui permirent de montrer un savoir qui exposerait quatre jours plus tard. Le parrain (saluts, O ) poursuit sa carrière dans la plupart des ferias d'importance, avec bonheur il y promène élégance, fermeté, sécurité. Il laissa de rarissimes instants de repos à ses partenaires, dommage; il tua mal fort mal le premier, dommage encore . Quant au parrain, Alejandro Talavante (saluts et saluts), on le sait torero discret, original, qui ne laisse personne insensible, à la personnalité forte, qui flotte plus qu'il ne marche sur la piste: il était encore en rodage. Il ne cède toujours rien à la difficulté quel que soit le comportement du partenaire et donne cette impression, alors que les choses ne vont pas, de décousu -ce qui faillit bien lui arriver- de disparate. Talavante: un torero
La novillada, du programme férial Fuente Ymbro, toujours, proposait un autre ex-élève de l'école locale: Diego LLeonart . Lui aussi surgit tel un bolide en 2007, le même jour qu'Abel Valls, mais saluts et silence ne peuvent le satisfaire. Alejandro Espla (O, ovation et saluts au centre) est attendu partout au tournant, on sait que la saison 2009 est décisive pour la suite à donner à sa carrière. Il fit face au premier novillo donnant de la tête dans tout ce qui bougeait, se fit prendre, revint pour une estocade terrible. Le dernier, accueilli d'une larga à genoux, distrait, manso et dangereux s'interdit toute pique, seul Domingo put le convaincre d'accepter un lot de banderilles et le novillo parvint, tout cru, au dernier tercio, erreur qui pouvait coûter cher au jeune homme d'Alicante qui fut soulevé et projeté au sol sans dommage apparent. Alejandro refusa de se battre avec l'animal, s'efforçant de toujours toréer: la main gauche parvint à adoucir, les charges et affermit l'autorité du torero. Elle aura convaincu, je pense, bien des réfractaires. Luis Miguel Casares (silence, O) , fils de Justo Benitez, est lui aussi un torero intéressant, d'un autre style. Lors de la dernière confrontation de l'après midi il eut, lui aussi, fort à faire avec un dénommé Harinero qui tenta bien de le rouler dans la farine.A force d'obstination Luis Miguel imposa une passe, puis deux ...on déplorera l'estocade basse mais, à chaque jour suffit sa peine.
Victorino Martìn, le mage (ou le sage), de Galapagar est toujours là, à sa place de barrera, derrière un cigare sans fin, communiquant ses ordres aux gaillards qui portent et défendent sa casaque. Grand Ferrera ( ovation,OO) échouant, d'une épée distraite, si près du premier trophée. Par la suite, il apprit à aimer le grands Buscador (vuelta), le fit venir des grands espaces, l'incita à reprendre ses distances pour mieux s'engouffrer dans une muleta conquérante: public ravi et cigare jubilatoire. El Fundi (silence, O) après en voir vite fini avec son premier se lança à corps perdu face au quatrième lequel lui infligea une balade aérienne avec blessure avant de plier et de céder devant la force de caractère de ce gladiateur inusable. Luis Bolivar (OO , silence) hérita du seul Victorino fade, un promeneur des ruedos, et ce jour qui pouvait être, pour lui aussi celui d'une immense apothéose retentissante se limita à un triomphe notable. L'esprit clair, le coeur débordant d'envies et de courage il lia les passes; dominateur absolu, profond il mit en exergue les belles qualités d'un premier partenaire honoré par la vuelta posthume.
Il est revenu le printemps, dans les vitrines des boutiques, dans le ciel, l'arène: José Tomas aussi. Agitation au patio de caballos où José arrive le premier, visage d'hiver, fermé alors que les fidèles sollicitent leur droit à la photo en sa compagnie, alors que l'icône se concentre entouré de multitudes criardes. L'icône apprécie les multitudes dans lesquelles il disparaît: hier, à Valence, il ne s'installa ni au callejon ni en barrera où quelques uns n'auraient pas manqué de le voir, mais, modeste, derrière d'épaisses lunettes noires et sous une belle casquette rouge, au tout dernier étage de la plaza, discrètement assis sur une chaise du premier rang, appuyé à la rambarde pour que l'assistance tout entière ne puisse pas profiter de sa présence, il se laissa admirer: allons Valencia n'est pas Versailles! Abel Valls arrivé second, apparaît: avec lui, au moins, les professionnels peuvent clicher sans réserve, au moins à partir de mi-poitrine. Pendant ce temps L.F Espla, dans l'antichambre de la chapelle, tranquille, attend. Alors que les premières notent traditionnelles s'élèvent, au fait ne pourrait-on rénover, rajeunir le registre des pasos dobles exécutés (c'est hélas parfois vrai)? Sur les gradins, pas un trou, pas un millimètre carré n'est disponible. Parmi les grands moments que nous permit de vivre la journée, la seconde faena d'...Abel Valls (ovation, OO) ou, quand le taureau fait le torero. Le sort, le joli sort de printemps lui envoya Isabelillo, l'exception du lot d'El Torreon, un colorado bien présenté, un galopeur noble mais avec avec assez de forces pour mettre en valeur son jeune co-équipier qui commença par escamoter les premiers muletazos en en réduisant longueur et durée puis, confiance installée, se débrida pour offrir, avant une estocade canon, une surprenante faena faite de douceur et de lenteurs immenses (voir les bras). José Tomàs (O, O), fut José Tomàs, pas celui de Madrid et son bétail , mais un excellent José Tomàs en tournée qui offrit l'immobilité absolue du moindre élément de son système pileux, cette aptitude à se déplacer sans bouger, les passes cambiadas dans l'épaule, hélas, l'autre émotion, celle des tripes, alors que le coeur en a eu son plein, faute de taureau : point. Les chut.. chut... pour cathédraliser le ruedo n'y changèrent rien, deux très jolies faenas, silenciées donc, mais, qu'attendre encore d'autre que du sublime avec JT? Le responsable du quartier de la meseta de toril que nous avons l'heur de fréquenter,alors que le mythe flottait sur le sable, me glissa à l'oreille qu'hier c'était quand même autre chose : les jambons, le vin et les gâteaux, le droit de parler. Et le maestro Espla (applaudissements, ovation) direz-vous. La foule l'accueillit d'une terrible ovation, l'Union Taurine lui offrit un cadeau souvenir, alors que le tirage au sort le régala de deux médiocres, si faibles. On se souviendra de la quatrième paire de banderilles qu'il posa à l'issue d'une course venant du centre et terminée, la chaquetilla frottant contre les planches . Trois descabellos lui ôtèrent l'espoir de recevoir un ultime trophée en Magdalena. Ceci étant, L.F Espla , les trophées...
Il en va ainsi, il est des après midis tristes, atones , au goût amer. Que retenir? Surtout rien des taureaux de Manolo Gonzalez & family! El Cid (saluts et saluts après la kyrielle de descabellos et le bajonazo final: incroyable!). Bien sûr il dessina les meilleurs muletazos, les seuls dignes d'intérêt mais comment assassiner le seul taureau acceptable, même faible? El Fandi ( ovation et ovation pour deux estocades fulminantes): le marathonien de la piste passa à côté de son numéro lors des banderilles. Quant à JM Manzanares (saluts, silence) , foin de faenas structurées, d'esthétique, il voulut mais, le vouloir et le pouvoir...ennui, A. Allais ''Tout spectateur devrait pouvoir payer quelques centimes de plus sur le coût de son billet, contactant ainsi une assurance contre l'ennui''.
C' est la fin, il faut célébrer ça. Ici n'est pas là-bas, en Pamplona, d'où le 14 juillet bien avancé s'élève le pobre de mi renvoyant chacun à sa vie, à ses difficultés, à ses amours habituelles. Pour célébrer ça, au deux centième mètre du trottoir qui mène aux arènes, face à l'ancienne gare, je vous recommande le Doña Lola, maison de tradition taurine, qui proposait au déjeuner, c'est à dire vers 15 heures, derrière l'excellente paella du jour, un filet de bœuf à l'huile d'olive accompagné de ses petits oignons frais confits. En avant-garde du carajillo de orujo, la légère mousse au café incitait à rêver ou à craindre...la suite, le pire. Nous sommes bien loin des taureaux, que nenni! Pas plus loin que le lamentable spectacle des grappes de groupies que nous offrirent l'accès à la chapelle puis le patio de caballos avant la corrida. Les Guapo...guapo...guapo...criés, scandés, hurlés, repris à chaque mouvement de hanche ou d'épaule de Fran Rivera Ordoñez, au sombres regard transperçant de Cayetano. Dans son coin, tranquille, étranger à la chienlit, le torero Miguel Angel Perera attendait l'heure, son heure. Elegante, vous pouvez vérifier, il s'appelait Elegante le premier quadupède à fuir le toril. Il ne s'illustra ni dans le capote de Rivera Ordoñez (silence, saluts), ni face au cheval qu'on lui présenta, subit les banderilles expédiées par son matador, accepta d'accompagner icelui vers les jeunes filles et leurs duègnes, au préalable repérées, s'étouffa ensuite dans la muleta avant de se laisser emporter par le Styx ou l'Archéron, mes informateurs ne pouvant rien préciser. Fran tua plus mal le second mais offrit un quatrième lot de banderilles alors que l'animal Camelio, informé de la présence des caméras de la 3 et de la 9, sortait enfin de sa réserve pour illustrer une jolie série droitière. ( Je ne me gausse pas, j'ai beaucoup trop de respect pour tout homme qui se met devant les taureaux mais, lorsqu'en plus cet homme-là dispose de toutes les grâces, de l'intelligence, du nom, du prestige ça me tord la tripe). Il faut dire, aussi, préciser, pour être honnête, qu'il assume et assure parfaitement ses fonctions de chef de lidia, toujours prêt à intervenir, voler au secours de l'autre. Cayetano (silence, O), discret puis en difficulté face à un premier insignifiant eut assez d'amour propre pour combattre l'ultime taureau, pas un taureau fier à bras, pas un qui casse tout, mais qui fit voler cheval et picador, un qui s'offrit trois piques: un taureau noble et encasté à même de créer de l'émotion, pour peu que le torero puisse et veuille. Cayetano voulut. Il ficela un joli paquet pour ses admiratrices, aux autres une série de naturelles , pieds-joints, de face, et une grande estocade . Mr Cayetano de chez les Ordoñez, les étoiles, c'est la piste qui les fait.
Pourquoi parler de Miguel Angel Perera ( OO, OO queue): touts est dit. Il sait tout, il peut tout, il est la discrétion, il est la lumière de l'albero, il maîtrise les distances qu'il varie à loisir, il propose une tauromachie à la fois esthétique et émotionnelle, il sourit, se rembrunit, tire (seul) par la queue le diable taureau acharné sur le cheval culbuté et engoncé, il est l' ouragan de la piste, le tsunami de l'actuelle tauromachie...vous lirez tout cela dans la presse spécialisée d'outre Pyrénées. Miguel Angel Perera ? un maestro, tout simplement. Miguel Angel Perera élu triomphateur de la feria: et ce n'est pas fini!

Les rejoneadores

Spectacle matinal de la Fête des pères et plus de trois quarts d'arène. En dépit du manque de ressources du lot de Los Espartales les cavaliers assurèrent, Diego Ventura (O,O) l'emportant d'une courte oreille devant Alvaro Montès (O) et Leonardo Hernandez (O)






Les toreros de plata
Le 20 mars, grave blessure de José Vicente Almagro, troisième de la cuadrilla d'Abel Valls,. Crocheté à la sortie de ses dernières banderilles, longtemps promené sur la corne droite qu'il s'efforça de contenir, enfin balancé au sol fut transporté et opéré sur place: cornada inguinale gauche ascendante, déchirement d'une grande surface subcutanée, scrotum atteint, amputation. A Bernardo del Valle le prix du meilleur banderillero. A Domingo Navarro les ovations à chacune de ses interventions.


Les élevages
LesVegahermosa, avec Huron, un colorado de 571 kilos participent au podium alors que la plus haute marche, encore, revient auxVictorino Martìn: une fois encore, deux taureaux primés honorés de la vuelta al ruedo dont Buscador, élu meilleur taureau de la feria.. Mieux vaut ne pas ressasser ceux qui furent source d'ennui, même passager.


Observations :
TV et toros, non mais TV et toreros. Le montage est ahurissant : les médias roses préparent le terrain, la TV en remet une couche donnant en direct ce qui l'intéresse: l'image du sang,et (ou) les sorties en triomphe des élus du coeur. Exemple, le 20 mars, une seule chaîne enregistrait : TV3 achetait le sang, Canal 9 donnait le reste en quatre minutes. En conclusion deux images entre deux matchs de foot ball, sans plus, faute de l'un et de l'autre.
Maintien des *** pour la qualité de l'accueil à l'empresa Paton/ Tauro Castellon et à son équipe (Joana, Paco et les autres qui se reconnaîtront. Beaucoup de Français à Castellon: ce n'est pas un hasard .

LAS FALLAS DE VALENCIA 2009

Fallas 2009, par JEAN CLAUDE LORANT RAZE

On peut reprocher bien des choses à l’empresa Serolo mais, qutre novilladas dont une sans picadores pour l’une des principales ferias de la péninsule, chapò!

Des novilleros
'' La force du corps est incapable d'améliorer celle de l'âme, l'inverse, oui.'' (Démocrite)

Samedi 7 mars
L'ouverture appartenait aux novilleros. Le lot de Los Chospes, bien présenté, fut le support idéal de Pedro Marìn (O, O) non pas miraculé de la feria d'octobre 20080 ( gravissime blessure lors de la feria d'octobre2008) mais récupéré de justesse par l'équipe médicale des arènes: ombre et lumière, honneur au jeune homme qui sut séduire la peur.
Dans la catégorie des sìn caballos, que penser de Jésus Chover (O), déjà vu l'an dernier en Algemesi? Il passe son temps à genoux (vous me direz qu'avec un nom pareil) devant la porte des toriles, lorsqu'il s'agit d'employer le capote, les banderilles, la muleta: il ne marche pas (encore) sur l'eau, il se limite à multiplier les gestes. Il n'y a pas de miracles à attendre de ses professeurs : il est grossier, décousu, maître de l'emporte pièce, mais il est! Quelle vaillance, quelles lacunes, quelle énergie: que n'a-t-il choisi le rugby, la boxe!
Deux débutants à la même affiche cela peut-être une gageure, ce fut un échec. Le premier, Antonio Hernàndez, un Valencien presque trentenaire, donc connu des services, ne dépassa pas les préliminaires de la faena. Violemment percuté ''plein fer'' par le dénommé Vinoso, Antonio se releva dignement alors que de la cuisse droite s'échappaient, réguliers, des jets de sang....l'équipe médicale réapparut deux plus tard: gravissime blessure. La chose devenue mano a mano ne laissera pas un souvenir impérissable: la volonté dispersée du régional Carlos Duran (O), l'application et les belles manières d'Adrian de Torres , l'autre débutant. Pas plus.
Du trio clôturant la partie novilleril seul Luis Miguel Casarès (O)et ovation l'accompagnant à l'infirmerie se montra à même d'envisager une poursuite d'études taurines. Bousculé et soulevé à l'amorce du dernier tiers de sa seconde faena, mal assuré ensuie sur la jambe gauche, son descabello hésita. De Miguel Gimenez, torero local, on retiendra l'envie, quant à R. Castellanos il faudra le voir avant de le revoir.
Ce qu'on ne devrait pas revoir c'est l'altercation/bagarre survenue sous la Présidence. Dommage, quand l'arène devient un lieu où des taureaux, des chevaux, des hommes regardent d'autres hommes imbéciles...


Des matadores

Angel de la Rosa (O), com d'hab, récolte le premier trophée du cycle fallero, chez les matadores
sans fortune cela se sait. Pourquoi ce discret et fin torero à la personnalité affirmée resta-t-il du côté de l'ombre du mur? Il dédia son second taureau au jeune banderillero José Casanova longuement coincé dans les planches, on le crut perdu, il reprit les banderilles pour les déposer de si belle manière qu' il dut saluer...tout comme Montoliù précédemment.Tomàs Sanchez et Serranito se diluèrent dans leurs silences.
José Pacheco. Certes le bétail, certes l'humidité ambiante, certes la pénible tantina de Burgos mais où était-il donc El Califa qui par deux fois fut triomphateur à Madrid. José Calvo (O), autre torero local, a bien des mérites: trente cinq ans aussi et poursuivre ses chimères, hériter d'un adversaire noble, le mettre en valeur, respect.! Bonne note aussi à Morenito de Aranda, le jeune du groupe et encore riche d'espoirs, mais si mal servi par dame chance et donc contraint à vouloir allonger des faenas à la sonorité classique; ceci dit, quand le puits est vide... Ce garçon, Calvo aussi, intégrés dans d'autres affiches , voilà la chance, la vraie.
Vendredi 13: jour de chance? Salvador Vega dont on se souvient peut-être de l'alternative nîmoise ne parvint que rarement à secouer la torpeur ambiante mais tua bien alors que Luis Bolivar n'offrit rien d'autres que le morne spectacle d'allées et de venues ...heureusement Rùben Pinar (O,O) et sa muleta . Il s'agit d'une muleta modeste qui avançait sur le sable emmenant avec elle une sorte de traîne, une sorte de ''suivez moi jeune homme'', une coquette de muleta qui jamais ne se laissa effleurer. De quelque côté que le jeune homme la promenât elle reproduisit cette sensation d'intouchabilité (?), de pureté protégée; vierge de toute tache elle s'offrit un ultime envol pour accompagner l'épée, basse hélas...avant de nous revenir trente minutes plus tard, identique, alors que le jeune homme, comme le bon roi de Mr de Corneille, maître de lui comme de l'univers, dessinait avec elle des circulaires aussi rondes que des anneaux. Immaculée elle s'envola encore libérant l'ultime trait avant de rejoindre, discrète son camériste.
C'était dit, cela se savait: nous entrions, le 14 mars, dans la seconde mi-temps de la feria: les figuras, comme Mathilde, étaient revenues, le plein à déborder aussi. Qui dit figuras, pour une large partie des publics d'ombre ou de soleil pour une fois réunis, dit adhésion de principe: Finito de Cordoba réussit à passer incognito entre rares''détails'' diront les esthètes, agitations inutiles et chiffonnades diront les autres . Heureusement, à voir Julian déployer son premier capote, on sut que le Juli (O, O), le taulier, remettrait les choses à leur place. Il aurait fallu bien d'autres malices à son premier, mansote pour échapper aux sortilèges d'une muleta éternelle adolescente Quant à Diputado, second adversaire du jour, fuyant et faiblard il ne savait pas qu'avec ce diable de Juli, comme en algèbre -x- = +. Le poignet obtenait, raisonnait, canalisait, accélérait . Les gradins exultaient, Diputado allait et tournait, rien de rare dans la profession, jusqu'à la terrible entière qui mit fin à sa carrière. Comme souvent El Fandi (silence ,OO) , alors que le soir était venu, mit le feu aux gradins de pierre des uns puis aux confortables sièges de bois des autres: deux extraordinaires numéros de banderillero, de courses arrières , main dominatrice sur la corne, sourires, allégresse. S'il avait tué Tasador proprement, ce sont deux oreilles de plus, que l'athlète de la piste eût emporté. Que voulez-vous les taureaux se plaisent et se donnent à corps perdu avec cet animal là! Qu'importent les brouillamini, la forme des passes espérées et réalisées, le fonds pourvu qu'on ait l'ivresse: il est là, sa personnalité ne traversera pas le temps, qu' importe, il s'impose aujourd'hui. Que cela plaise ou non.
'' la force du corps est incapable d'améliorer celle de l'âme, l'inverse, oui'' : dommage que Javier Conde et le Président du jour aient si mal connu Démocrite. Étonnant de la part du premier qui considère la force de l'âme comme un bien souverain; l'autre X puisque les noms des représentants de l'autorité ne sont plus communiqués. Certains savaient qui furent des milliers à scander son nom dans un choeur à plusieurs voix''burro, burro, burro''. Journée de broncas, mais aussi d'oreilles et de sanguinolantes estocades basses. Broncas donc dirigées vers Javier Conde dans un mauvais jour, un Conde des coups de muleta, de doute et de pinchazos, l'une à l'issue de sa dernière faena, l'autre à la sortie. Bronca vers la tribune pontif...pardon, présidentielle qui refusa une première oreille puis une seconde au même Castella (ovation terrible,O). On ne parlera pas de xénophobie, mais ça rime et commence par un c..., quant au public, c'est lui qui paie, qui estime le premier trophée. Si la méchante estocade infligée à Tabacalero pouvait faire grincer bien des dents, la pétition, plus que majoritaire, ne devait laisser aucun doute: Sébastien, bien campé derrière la barrière, refusa la vuelta...force de l'âme disions-nous! Lorsque l'épée-balle frappa Arrojado, mort subite, l'arène était déjà debout après une faena faite de tranquillité, d'exposition sereine, sans concession à la facilité: un seul trophée, la réaction vocale fut colossale. Elle reprit lorsque la tribune évacua ses locataires du jour.
José Tomàs (O, O) porté par ses talents, son image, la presse spécialisée ou pas suffit à remplir les arènes. Il offrit une prestation digne, tua mal Naranjero, se racheta avec Ropalimpia et sortit en triomphe. Il eut le bon goût de dédier son dernier combat au maestro Paco Camino qui dut apprécier les bras s'allongeant démesurément pour conduire la muleta à l'abri, ce visage de martyre offrant des manoletinas si ajustées. J'oubliais les avis dirigés vers nos deux compères, mais qu'importe l'avis alors que l'ivresse submerge.





Des toreros de plata
Ils furent nombreux à vivre le respect des gradins pour leurs quites, la qualité de leurs banderilles, leur courage comme José Casanova ......... mais à ce jeu Domingo Navarro mérite une mention d'honneur. Il est partout, il intervient partout, discrètement mais terriblement efficace ce garçon , élevé à l'ombre du maître Espla, sait tout, surtout anticiper le danger couru par les autres, dès qu'il a salué, ses bâtonnets posés, quant à sa puntilla!.
Alvaro Montes (cuadrilla El Juli) en sortant, dignement, de ses premières banderilles violemment frappé du plat de la corne perdit connaissance, le taureau le reprit au sol: traumatisme craneofacial, perte de connaissance, cornada de 15 cms dans la cuisse gauche avec deux trajectoires: l'équipe médicale ne chôme pas, lorsque les hommes souffrent en piste

Des élevages

Les novillos de Torres Gallego (Veragua /Nuñez), solides, mobiles, âpres et avisés. Les pupilles de Garcigrande offrirent des cornes intactes, un jeu varié: un avisé, deux mansos, deux nobles, il en manque un, tant pis.
Premier incident le jeudi . Les vétérinaires refusent l'ensemble des taureaux présentés par Cebada Gago: deux trop jeunes(!), d'autres insuffisants (''falta de remate'') ; on fit appel à un lot de Garcigrande, deux récusés et Bilanero renvoyé aux vestiaires firent le malheur d'autant de Fraile-Mazas. Bonnet d'âne à Salvador Cebada pour avoir vécu, voilà trois ans, la même situation: serait-il tonto de remate ( b... à manger du foin). On comprend la réaction de l'Association El Toro qui ne veut plus les voir à Madrid.
J'espérais qu'enfin vinssent les Peñajarra nobles mais faiblards alors que leurs origines me semblaient garantir autre chose que le tercio de piques habituel, m'éviter le triste spectacle des chutes coutumières.. hélas .
Des Jandilla/Vegahermosa, bien ou très bien présentés , ne mirent jamais la cavalerie en difficulté. Le dernier, Diputado , mérite la mention.
On n'attendait peut-être pas des Nuñez del Cuvillo aussi grands, mais, comme on ne prête qu'aux riches il reste la sempiternelle suspicion concernant les cornes.
***

Le monde du taureau, et pas seulement celui de Valence est en deuil: Pepe Catalàn, l'ami notre Pepe De Montijo est décédé. En dépit de ses triomphes à Valence bien sûr, mais à Séville et Madrid il ne prit jamais l'alternative et devint un grand torero de plata .
'' La pureté de son concept tauromachique fit qu'il bénéficia de la grande considération des aficionados, il fut l'un des plus exquis interprètes du toreo, les photos de l'époque mains basses, la poitrine offerte, la torerìa, les accompagnements furent les références lors de toutes les tertulias de son époque'' (José Luis Benlloch, directeur d'Aplausos).


Fallas (suite 2009).

Des matadores

L'ouverture de l'ultime semaine fallera, surtout marquée par l'habituelle migration des guapos
( le guapo, pour parler moderne, est plus et même trop) toreros-mannequins-héros-bourreaux des coeurs qui ont au moins le mérite de remplir les arènes, surtout si les oppose à d'autres vedettes , les historiques taureaux vedettes de D. Juan Pedro Domecq. Le professeur Enrique Ponce, bien sûr n'a rien à voir avec les spécificités susdites, mais il fallait bien le caser deux fois dans la programmation et où donc hors des vedettes pour que les pleins soient encore plus pleins, car plus personne -hormis J. Tomas ne remplit plus seul une arène ? Enrique Ponce donc (O, O ), comme d'habitude, on finirait par lui en vouloir, alors que ses faenas ne s'adressent plus guère qu'à des animaux mammifères bovins que d'aucun qualifient encore de taureaux de combat: par respect pour ce maestro d'exception , le sort qui ne recule devant rien lui attribua les deux plus potables de la corrida, le premier un manso difficile. Il faut espérer qu'un jour, peut-être celui des adieux, il franchira la Grande Porte après avoir croisé enfin de la bravoure, ce triomphe-là aurait une toute autre saveur . On s'ennuya beaucoup lors des deux faenas de JM Manzanares, lui aussi je pense qui n'appuya jamais trop sur l'accélérateur, de quoi ressusciter l'Antoine, Blondin bien sûr '' il l'emporta d'une demi langueur, les spectateurs l'accueillirent à draps ouverts'' (silence , quelques applaudissements). Cayetano (applaudissements, O): aussi à l'aise dans une arène que sur un podium d'Armani il montra, une fois encore, originalité, force et valeur après l'agression que lui infligea un dernier manso dangereux, mais aussi le talent de mains si basses alors qu'il déployait ses véroniques dont la sainte, m'a-t-on dit, éprouverait quelque jalousie.
Plein toujours le lendemain, la jet délégant El Cordobès que plus personne n'appelle Manuel Diaz ( silence, O) Fran Rivera Ordoñez ( ovation, O) encadrant les envoyés de Manolo Gonzalez. Le bon public qui les connaît bien (par la TV) , ans se préoccuper du bétail ou des prestations, voulait des oreilles : il les eut. Peu honneur à la présidence qui sut résister aux images du petit écran. C'est , chaque année la même litanie: manuel Diaz et Fran Rivera regorgent de qualités taurines, d' intelligence : ils savent tout faire et bien le faire mais...c'est tellement plus facile de se planter de profil près des barrières et de faire comme si, c'est tellement plus facile de jouer au batracien hors de sa mare que de toréer, toréer lentement! César Jimenez (ovation, O), que diable venait-il donc faire dans cette galère? En demi-teinte eu égard à ses prestations dans cette arène il sut réagir, réussissant un vibrant début de faena, avant de plonger lui aussi dans la fête pour accentuer lenteurs et adornos ( attitudes décoratives)
La fin approche, les pyromanes affûtent leurs allumettes, ça va chauffer...mais demain seulement , nous n'en sommes pas encore à la Saint-Joseph , patron des menuisiers/ébénistes en l'honneur de qui on érige et brûlera dans quelques heures ces chefs d'œuvre de créativité, de couleurs et d'humour que sont les Fallas: dans chaque rue, chaque quartier, chaque carrefour fredonnait la rengaine...Nous n'en sommes encore qu'à la Saint Cyrille, ils sont nombreux, j'opte pour le Grec. Je ne sais pas s'il choisit de donner son nom à un alphabet plutôt qu'à un ordre religieux, mais cet aspect là de l'histoire me convient mieux. Accesoirement nous fêtions le cinquantième anniversaire de l'alternative de Curro Romero. Trois quarts d'arène pour un paséo varié, hier et demain réunis: Julio Aparicio (silence, O) , Alejandro Talavante (ovation, ovation) et Daniel Luque (palmas et palmas). Les pupilles de La Palmosilla étaient si faibles, si faibles qu'on en avait peine pour eux. Après qu'Espigòn ait été renvoyé au paddock pour chutes excessives le second fit son apparition. Plus affirmé sur ses quatre pattes motrices (6 chutes seulement), il ne permit guère à Julio d'exprimer des talents couronnés par un sonore silence. Quand Papelon s'invita notre Julio redevint Aparicio: on lui offrait un bonbòn, il allait le savourer et en partager la douceur avec l'assistance, dont El Soro à qui il offrit la faena, des muletazos d'une lenteur majestueuse et, foin de pingritude, un desplante à genoux, muleta balancée au large: imaginez, à genoux...enceinte ébaubie du soleil à l'ombre! Quand elle s'en remit il était déjà parti (''l' artiste roule en automobile, le public suit en autobus, comment s'étonner qu'il suive à distance'') pour une demi-estocade. Savait-il, le fantasque, qu'il venait de nous jouer du Cocteau? Jolie vuelta , un brin de romarin à la main, claro! Quel dommage qu'Alejandro Talavante ne tue plus, enfin je m'entends, ne tue plus rapidement: il exécute la suerte, comme le reste, le plus honnêtement du monde mais ne trouve plus l'ouverture, un peu comme le XV du coq. Ses quites, dont celui du bonbon évoqué plus haut, déchaînèrent l'ovation, tout comme ses statuaires alors que le jeune homme terminé par ce visage de martyr, glabre, sorte de Bustero Keytono de l'albero, ne réagit à rien pas même aux pointes qui stationnent et millimètrent si près de la poitrine. Le second compère, si souvent à genoux comme pour s'excuser de sa faiblesse, mieux vaut l'oublier. Daniel Luque, lui aussi, tenta bien de réagir, de faire réagir les bestiaux mais que faire quand on ne sait que faire? Y avait-il quelque chose à faire?

Des toreros de plata

Jesus Arruga et El Chano dans leurs respectives cuadrillas continuent à mettre en valeur le tercio des banderilles, que d'aucun voudraient bien voir disparaître.



Des élevages.

Que dire de plus des Juan Pedro Domecq: l'association des aficionados madrilènes n'en veut plus...mais on nous les présentera encore, ils feront recette encore comme ces bonnes vieilles vedettes de la chanson qui offrent encore aux salles de fêtes des chefs lieu de canton, des tubes aussi usés mais que les bonnes grand-mères roucoulent encore au bras de petits enfants, affectueux et déférants à la fois. Juan Pedro Phénix renaîtra, mais pour aujourd'hui, Capri c'est fini! Les Manolo Gonzalez, à la très juste présentation, dociles à souhait étaient là pour donner la réplique,un peu comme les adversaires des Harlem Globe Trotters . Deux mots pour
la Palmosilla: à la mi-temps nous en étions déjà à 12 chutes! Du temps que les futurs étals se relèvent de leurs agenouilleries je pensais à Raymond ''chez les arbres, il y a deux sortes d'arbres: les hêtres et les non hêtres'' . Ah, si Queneau avait été aficionado plutôt que sylvicole!



Ovations, ovations et ovations

Nous y sommes, après la fa grande journée destinée à honorer la Mare de Deu au cours de laquelle 300 000 bras déposèrent les bouquets destinés à composer l’immense manteau multicolore sur lequel trône la statuette vénérée, le 19 mars c’est la fête de Joseph, des travailleurs du bois et des pères en général. C’est aussi la grande journée taurine et l’arène qui ne lésine sur rien reçoit, ce jour là, plus d’invités qu’elle n’en peut asseoir, qui plus est, les trois grands toreros de la terre en état de s’exprimer figurent à l’affiche: Luis Francisco Espla (couronné en fin d’année dernière Valencien du siècle), Enrique Ponce et Vicente Barrera. Au triomphateur du jour, tout honneur : Enrique Ponce (applaudissements, OO). La faena réalisée face à et avec l’aide de Contador il la voulait et ne laissa à personne le soin de recevoir, de lidier, de préparer l’animal, soignant tous les détails , assumant toutes les responsabilités. La bête avait belle allure et des comportements fluctuants auxquels il remit vite de l’ordre. Il dut entendre ma voisine, sorte de groupie en fin de carrière,’’ maestro, ud tiene que salir por la Puerta Grande’’, on le saint bon chrétien, cette voix venue d’en haut le conforta dans ses intentions. La faena fut belle, grande, sereine, autorité implacable, peut-être la perfection face à un cornu qui tint à assumer sa part dans le spectacle, comme emporté par les ovations apothéotiques (le mot n’existe pas, dommage) qu’il prenait à son compte. Je regrette simplement l’estocade, basse, causant une énorme hémorragie…qu’un gamin tue ainsi, bon, mais le Docteur Ponce ! Sortie triomphale, la foule, ma groupie était partie dès qu’elle put serrer contre son cœur l’étole sur laquelle l’idole épongea un front …déjà sec depuis longtemps, vu la dimension du tout de piste et le nombre de projectiles étoliens, à lui destinés.
Vicente Barrera ( saluts, saluts) devait empocher un trophée à l’issue de son premier assaut , du moins si l’on considère que la majorité c’est 50+1 ! Un Barrera retrouvé, statique, stoïque qui salua honorant le départ du maestro Espla. Les premières galopades du cinquième, un quinto malo qui ne voyait guère ou pas d’un œil, un dangereux auquel Barrera, digne, fit face.
Phénoménale ovation pour accueillir
Luis Francicso Espla ( palmas et grande oavtion), énorme fut l’ovation qui s’éleva des gradins lorsqu’il sortit du callejon pour inviter ses petits camarades à la partager. De ses deux dernières représentations ici, on se souviendra qu’il tua bien, même si la première estocade tarda à expédier Comendador un mansote faiblard, délicat à manœuvrer, aux trajectoires surprenates, au purgatoire animalier. Quant à l’autre, Feucho (laid), il préféra se défendre et faillit, par deux fois, parvenir à ses fins Il faudra se souvenir surtout de gestes, de détails qui auront fait de sa carrière un autre chose que la récitation, l’application de la table des matières de la lidia. On put voir encore, s’évadant de son capote ou de sa muleta, des chicuelinas serrées à s’en étrangler, des naturelles citées de face et pieds joints, ces trincherillas qu’il affectionne! Mais cela ne suffit pas, on s’attendait à une surprise et il la sortit de sa boite à malices lors du second tercio de banderilles alors qu’il sortit des planches deux paires en main : il appela Domingo Navarro, le troisième de sa cuadrilla, ce petit jeune homme qui réussit tout, partout, se découvrit et lui offrit de partager l’instant avec lui. Ce fut un tercio d’exception, l’élève, dont on sait la précision, la sûreté et le respect des canons, s’éleva au niveau du maître, lequel remit les pendules à l’heure lors de l’ultime ‘’de pouvoir à pouvoir’’: quelle ovation encore lors des saluts pris en commun, et du brindis que le maître offrit à son élève. .

Voilà, c’est fini, Joseph sera là l’an prochain, Luis Francisco non : la page Valencia tournée il banbino se fue. Il vous reste Istres, mais pourquoi donc Istres ? On ne gagne ni gloire ni beaucoup d’argent à Istres ? C’est tout simple: il inaugura l’arène et il apprécie Bernard Marsella . En fait, L.F. Espla, c’est tout simple.


Des taureaux
Les Garcigrande Hernandez, appréciés des figuras, furent à la hauteur de leur réputation, leur comportement varié, leurs défauts animèrent la dernière corrida. Quant à la force, à la caste c’est autre chose .

Observations. Un bel hommage rendu par la Diputacion à l’équipe médicale, avant le dernier paseo : tout le monde en piste et …ovation.

ALICANTE EN HIVER

Dis, monsieur, l’hiver, ici, c’est quand? par JEAN CLAUDE LORANT RAZE.

Une jolie micro-feria pour lancer la saison taurine en Alicante avec deux jours réunissant plusieurs générations de toreros, des écoles taurines à Julio Aparicio. On regrettera seulement que les dates choisies se chevauchent avec l’ouverture de la feria de Valencia qui, elle même, se mélange avec quatre dates de celle de Castellon. Parfois l’abondance de biens…

Samedi 7 mars
L’art est un jeu: tant pis pour celui qui s’en fait un devoir. Monsieur Cocteau aura résumé, en quelques mots simples, ce que peuvent ressentir certains aficionados …à ceci près que le devoir est aussi éminemment respectable, ce que pensent beaucoup d’autres.
Julio Aparicio ( O, silence) quitta l’enceinte plus riche d’une oreille et pourtant les choses démarrèrent bien mal: un taureau mansote, un accueil et deux premiers tercios vides, un début de faena creux et …une trinchera qui secoue, une suite de gestes certes éparpillés mais du beau qui émergeait ici et là. Pour finir une estocade irrémédiable: si tout est dans tout, il arrive que ce tout sorte du rien. Enfin et c'est peut-être la palme du jour, alors que l'artiste était en difficulté face à son second adversaire il rompit au lieu de disparaître, il céda du terrain pour tenter de le reconquérir, sans réel succès, mais la volonté de faire méritait...une meilleure estocade. Francisco José Palazon (O, applaudissements) est un jeune torero à l’élégance naturelle, à la volonté indiscutable: il torée peu et c’est bien que l’empresa Casas-Lloret lui ait donné l’occasion de s’exprimer, pourvu qu'il en ait d'autres! Son échec avec l’épée, face à Serenito, un batailleur de 545 ks qui s’offrit deux grandes piques et mit son picador en difficulté, lui coûte un triomphe assuré. L’autre jeune du jour, récent matador couronné lors de Nîmes des vendanges, Ruben Pinar (O, OO) ne laisse rien passer: Caramelo n’aimait rien tant que les planches et les bordures il les lui interdit . Il dédia Telonero à S. Casas, bien lui en prit: l’animal s’entendit avec le gamin, apprécia le capote en chicuelinas, les tafalleras de service, la grâce impérative de la muleta.
Température printanière. Demi entrée tout juste, joli lot de Salvador Domecq (512 à 550 ks). Le cinquième, Serenito, eut l’honneur de recevoir deux piques, mit en difficulté son picador et Carboni, excellente monture.

Dimanche matin. Absence remarquée, à l'heure de la grand messe, du groupuscule anti-taurin et de sa pancarte ''Nous sommes aussi des animaux'', à la qualité des invectives personne n'en doutait. Présence remarquée de Juan Sarrion élève de l'école taurine de Castellon. Une oreille seulement, allez donc savoir pourquoi! Belles présentation et comportement des novillos de Los Chospes (Daniel Ruiz), venus en voisins.
Les triomphateurs des ferias majeures en 2008, chez les novilleros, constituaient le morceau de choix du jour: ils ne ménagèrent ni leurs efforts pas plus qu'ils n'économisèrent leurs talents...l'épée seule les départageant. Roman Perez ( Arganda, trophée Toreria, trophée La marseillaise), autorité gestuelle et vocale en avant, égal à lui-même, se dépensa sans compter.
Pablo Lechuga (Arnedo) avait déjà remisé une oreille lors de sa première comparution, l'autre était là si proche, si épanouie, si offerte que d'émotion le bras se mit à trembler lors d'assauts répétés. Déçue, l'appendice se refusa au beau jeune homme blond. Alejandro Espla n'est pas le fils de son père pour rien, même si sa tauromachie reste bien différente la démarche, le sourire malicieux et surtout cette aptitude à proposer des petits gestes nés de l'originalité d'un caractère, d'une aptitude à ne pas confondre vessies et lanternes, à remettre aussitôt chaque chose à sa place: oreille et oreille (forte pétition de la seconde) . Majestueux capotero, varié, efficace ou déterminante estocades, la catégorie supérieure se profile. A noter la présence discrète du père et l'omniprésence de Domingo, le banderillero ombre tutélaire de son torero mais aussi de tous ceux qui font la vie de la piste .
Intéressant lot de J.A. Ruiz Roman (Espartaco), avec race et noblesse étaient à la clé.

MEHDI SAVALLI

Mehdi Savalli , Denis Loré: les mêmes gageures
par JEAN CLAUDE LORANT RAZE, Nimes, février 2009.

s’il devient célèbre et riche, qu’il n’oublie jamais d’où il vient (Palavas 2007, Mme Savalli)

Bernard Carbuccia Marsella, le frère en taureaux venait d'en couper, symboliquement, la coleta et Denis abandonnait le colisée nîmois. Porté en triomphe certes mais l'âme meurtrie: bien sûr le dernier drame familial vécu dans la semaine mais, dans le tumulte du dernier succès, la certitude d'être passé à côté de la carrière rêvée. Le grand novillero français porteur de tous les espoirs à l'orée des années 80 n'avait pas connu la gloire authentique que son talent méritait, si la cause n'avait été que sienne... il avait tellement voulu voir son nom tout au haut de l'affiche des grandes arènes d'Espagne! Il lui aura manqué la confiance, la force qu'un authentique conseiller- apoderado lui procurerait aujour'hui: voilà trois lustres où donc étaient les Campuzano, Davila Miura, Joselito, Vazquez d'antan qui ont cours aujour'hui
Algemesi, Arnedo...Mehdi triompha partout dans l'Espagne qui compte chez les novilleros et il vécut, chez lui, en Arles, une une alternative brillante: alegrìa, détermination, brio lors du tercio de banderilles, ses qualités naturelles. Lui aussi se voyait déjà, mais 2007/2008: le trou. Maladroit ou délaissé avec ses apoderados de l'époque il se retrouva seul face à un présent brutalement si gris que demain sembla bien improbable. Il fallait entretenir la machine alors les amis, y compris ceux de l'ombre cherchèrent, qui un nouveau tuteur, qui un modeste contrat ...si cet engagement ne fut le Pérou c'est là-bas que notre Arlésien rebondit
''...oui, là-bas j'ai toréé en mano a mano avec Fernando Rocaril, le torero national. Bilan trois oreilles, triomphateur de la feria et un trophée si imposant que je le laissai en souvenir à ces gens, ces nouveaux amis qui m'ont hébergé...logé, nourri, blanchi (sourire malicieux). Ce succès entraîna d'autres propositions, hélas financièrement inacceptables. Il faut respecter les autres mais aussi se faire respecter alors qu'on vient de montrer sa valeur, sans abuser certes, mais ! ''
Dans ce nouvel attelage Mehdi/Denis, qui convainquit l'autre?
Denis '' Après mes adieux je n'avais pas l'intention de revenir aux affaires d'arènes, pas tout de suite. Début 2008 Robert Margé me proposa de donner un coup de main à Mehdi mais je n'étais pas psychologiquement prêt, j'ai pris du recul et... nous voilà! Fin 2008 je suis allé le voir, je voyais bien qu'il n'était pas à sa place, j'avais envie de me battre pour et avec lui: les choses se sont faites en 48h.''
Mehdi, qu'attends-tu de Denis
'' Ce qu'il est: sérieux, tranquillité, rigueur et maîtrise''
Denis. '' La carrière novilleril de Mehdi fut remarquable et exemplaire, on eut tendance à l'oublier. Cela fait maintenant deux ans qu'il est matador et dès cette année pour nous, pour lui, l'objectif c'est Madrid, et si possible dans de bonnes conditions pour se faire répéter ensuite. Ceci dit, tout nous intéresse en Espagne où il faut poser le pied : les arènes de moindre importance, les modestes, toutes. ''
Malgré les succès évoqués, lorsque les choses n'avancèrent plus tu ressentis l'injustice, Mehdi pensas-tu à remettre en cause ce que les faux-culs glissent sous cape: garçon versatile, superficiel, trop attaché à son quartier ?
'' En 2006 tout baigne, en 2007 rien ne va plus, la question se pose, même si je commets des erreurs. Je crois que je suis un garçon naturel et modeste. En 2007 je n'ai pas toréé, l'hiver je me suis lâché, je suis sorti, j'ai fait, enfin, ma vie de jeunesse... mal? C'est possible! Suis-je allé là où il ne fallait pas? Qu'ai-je fait à ne pas faire devant des gens de taureau ? Les toreros ne sortent pas, en général, je sais maintenant qu'à se lâcher il faut le faire intelligemment, savourer la fête lors de soirées privées. Depuis que Denis m'a pris en charge qui peut dire quoi que ce soit me concernant? Sorties, rue? Je suis centré sir le taureau. Quant au quartier, c'est le mien, j'y ai mes amis de gamin, d'école: je suis fier de la plupart, même si certains ne me concernent plus.''
Denis. '' Mon travail, certes, c'est l'arène mais c'est aussi convaincre qu'il faut se donner tous les moyens pour réussir, dont une bonne hygiène de vie . Si rien ne garantit le succès, il faut pourtant ne rien avoir à regretter un jour! Depuis le 2 janvier nous travaillons sérieusement, sereinement. Mehdi, très concentré, est à l'orée d'une saison fondamentale: je fais tout ce qui en mon pouvoir pour le remettre sur les rails pour qu'il y reste longtemps sachant que le train passera une fois, deux fois peut-être...2009 sera l'année de Mehdi parce qu'il en a les moyens et qu'il le mérite vraiment.''
Mehdi. '' Je vais proposer un Mehdi nouveau, avec la même envie mais plus templée, plus adoucie, plus profonde, plus sérieuse, plus professionnelle...tout ce que Denis m'apporte ''
Denis . '' et nous n'attendons pas les choses, nous faisons en sorte de les provoquer: en fin de saison, nous ferons le bilan...''
En attendant, travail, ouvrage cent fois remis sur le métier. Ce samedi matin là, après une séance complète de toreo de salon et de carretòn aux arènes Nimeño II de Caissargues c'est au fronton du stade Marcel Rouvière, à Nîmes, que Denis donna la leçon, une leçon vite transformée en défis où, dans la petite balle, violence et astuce alternaient.
...et le bilan, pourquoi pas aux Amériques ?
J cl lorant-raze