jueves, 2 de abril de 2009

LAS FALLAS DE VALENCIA 2009

Fallas 2009, par JEAN CLAUDE LORANT RAZE

On peut reprocher bien des choses à l’empresa Serolo mais, qutre novilladas dont une sans picadores pour l’une des principales ferias de la péninsule, chapò!

Des novilleros
'' La force du corps est incapable d'améliorer celle de l'âme, l'inverse, oui.'' (Démocrite)

Samedi 7 mars
L'ouverture appartenait aux novilleros. Le lot de Los Chospes, bien présenté, fut le support idéal de Pedro Marìn (O, O) non pas miraculé de la feria d'octobre 20080 ( gravissime blessure lors de la feria d'octobre2008) mais récupéré de justesse par l'équipe médicale des arènes: ombre et lumière, honneur au jeune homme qui sut séduire la peur.
Dans la catégorie des sìn caballos, que penser de Jésus Chover (O), déjà vu l'an dernier en Algemesi? Il passe son temps à genoux (vous me direz qu'avec un nom pareil) devant la porte des toriles, lorsqu'il s'agit d'employer le capote, les banderilles, la muleta: il ne marche pas (encore) sur l'eau, il se limite à multiplier les gestes. Il n'y a pas de miracles à attendre de ses professeurs : il est grossier, décousu, maître de l'emporte pièce, mais il est! Quelle vaillance, quelles lacunes, quelle énergie: que n'a-t-il choisi le rugby, la boxe!
Deux débutants à la même affiche cela peut-être une gageure, ce fut un échec. Le premier, Antonio Hernàndez, un Valencien presque trentenaire, donc connu des services, ne dépassa pas les préliminaires de la faena. Violemment percuté ''plein fer'' par le dénommé Vinoso, Antonio se releva dignement alors que de la cuisse droite s'échappaient, réguliers, des jets de sang....l'équipe médicale réapparut deux plus tard: gravissime blessure. La chose devenue mano a mano ne laissera pas un souvenir impérissable: la volonté dispersée du régional Carlos Duran (O), l'application et les belles manières d'Adrian de Torres , l'autre débutant. Pas plus.
Du trio clôturant la partie novilleril seul Luis Miguel Casarès (O)et ovation l'accompagnant à l'infirmerie se montra à même d'envisager une poursuite d'études taurines. Bousculé et soulevé à l'amorce du dernier tiers de sa seconde faena, mal assuré ensuie sur la jambe gauche, son descabello hésita. De Miguel Gimenez, torero local, on retiendra l'envie, quant à R. Castellanos il faudra le voir avant de le revoir.
Ce qu'on ne devrait pas revoir c'est l'altercation/bagarre survenue sous la Présidence. Dommage, quand l'arène devient un lieu où des taureaux, des chevaux, des hommes regardent d'autres hommes imbéciles...


Des matadores

Angel de la Rosa (O), com d'hab, récolte le premier trophée du cycle fallero, chez les matadores
sans fortune cela se sait. Pourquoi ce discret et fin torero à la personnalité affirmée resta-t-il du côté de l'ombre du mur? Il dédia son second taureau au jeune banderillero José Casanova longuement coincé dans les planches, on le crut perdu, il reprit les banderilles pour les déposer de si belle manière qu' il dut saluer...tout comme Montoliù précédemment.Tomàs Sanchez et Serranito se diluèrent dans leurs silences.
José Pacheco. Certes le bétail, certes l'humidité ambiante, certes la pénible tantina de Burgos mais où était-il donc El Califa qui par deux fois fut triomphateur à Madrid. José Calvo (O), autre torero local, a bien des mérites: trente cinq ans aussi et poursuivre ses chimères, hériter d'un adversaire noble, le mettre en valeur, respect.! Bonne note aussi à Morenito de Aranda, le jeune du groupe et encore riche d'espoirs, mais si mal servi par dame chance et donc contraint à vouloir allonger des faenas à la sonorité classique; ceci dit, quand le puits est vide... Ce garçon, Calvo aussi, intégrés dans d'autres affiches , voilà la chance, la vraie.
Vendredi 13: jour de chance? Salvador Vega dont on se souvient peut-être de l'alternative nîmoise ne parvint que rarement à secouer la torpeur ambiante mais tua bien alors que Luis Bolivar n'offrit rien d'autres que le morne spectacle d'allées et de venues ...heureusement Rùben Pinar (O,O) et sa muleta . Il s'agit d'une muleta modeste qui avançait sur le sable emmenant avec elle une sorte de traîne, une sorte de ''suivez moi jeune homme'', une coquette de muleta qui jamais ne se laissa effleurer. De quelque côté que le jeune homme la promenât elle reproduisit cette sensation d'intouchabilité (?), de pureté protégée; vierge de toute tache elle s'offrit un ultime envol pour accompagner l'épée, basse hélas...avant de nous revenir trente minutes plus tard, identique, alors que le jeune homme, comme le bon roi de Mr de Corneille, maître de lui comme de l'univers, dessinait avec elle des circulaires aussi rondes que des anneaux. Immaculée elle s'envola encore libérant l'ultime trait avant de rejoindre, discrète son camériste.
C'était dit, cela se savait: nous entrions, le 14 mars, dans la seconde mi-temps de la feria: les figuras, comme Mathilde, étaient revenues, le plein à déborder aussi. Qui dit figuras, pour une large partie des publics d'ombre ou de soleil pour une fois réunis, dit adhésion de principe: Finito de Cordoba réussit à passer incognito entre rares''détails'' diront les esthètes, agitations inutiles et chiffonnades diront les autres . Heureusement, à voir Julian déployer son premier capote, on sut que le Juli (O, O), le taulier, remettrait les choses à leur place. Il aurait fallu bien d'autres malices à son premier, mansote pour échapper aux sortilèges d'une muleta éternelle adolescente Quant à Diputado, second adversaire du jour, fuyant et faiblard il ne savait pas qu'avec ce diable de Juli, comme en algèbre -x- = +. Le poignet obtenait, raisonnait, canalisait, accélérait . Les gradins exultaient, Diputado allait et tournait, rien de rare dans la profession, jusqu'à la terrible entière qui mit fin à sa carrière. Comme souvent El Fandi (silence ,OO) , alors que le soir était venu, mit le feu aux gradins de pierre des uns puis aux confortables sièges de bois des autres: deux extraordinaires numéros de banderillero, de courses arrières , main dominatrice sur la corne, sourires, allégresse. S'il avait tué Tasador proprement, ce sont deux oreilles de plus, que l'athlète de la piste eût emporté. Que voulez-vous les taureaux se plaisent et se donnent à corps perdu avec cet animal là! Qu'importent les brouillamini, la forme des passes espérées et réalisées, le fonds pourvu qu'on ait l'ivresse: il est là, sa personnalité ne traversera pas le temps, qu' importe, il s'impose aujourd'hui. Que cela plaise ou non.
'' la force du corps est incapable d'améliorer celle de l'âme, l'inverse, oui'' : dommage que Javier Conde et le Président du jour aient si mal connu Démocrite. Étonnant de la part du premier qui considère la force de l'âme comme un bien souverain; l'autre X puisque les noms des représentants de l'autorité ne sont plus communiqués. Certains savaient qui furent des milliers à scander son nom dans un choeur à plusieurs voix''burro, burro, burro''. Journée de broncas, mais aussi d'oreilles et de sanguinolantes estocades basses. Broncas donc dirigées vers Javier Conde dans un mauvais jour, un Conde des coups de muleta, de doute et de pinchazos, l'une à l'issue de sa dernière faena, l'autre à la sortie. Bronca vers la tribune pontif...pardon, présidentielle qui refusa une première oreille puis une seconde au même Castella (ovation terrible,O). On ne parlera pas de xénophobie, mais ça rime et commence par un c..., quant au public, c'est lui qui paie, qui estime le premier trophée. Si la méchante estocade infligée à Tabacalero pouvait faire grincer bien des dents, la pétition, plus que majoritaire, ne devait laisser aucun doute: Sébastien, bien campé derrière la barrière, refusa la vuelta...force de l'âme disions-nous! Lorsque l'épée-balle frappa Arrojado, mort subite, l'arène était déjà debout après une faena faite de tranquillité, d'exposition sereine, sans concession à la facilité: un seul trophée, la réaction vocale fut colossale. Elle reprit lorsque la tribune évacua ses locataires du jour.
José Tomàs (O, O) porté par ses talents, son image, la presse spécialisée ou pas suffit à remplir les arènes. Il offrit une prestation digne, tua mal Naranjero, se racheta avec Ropalimpia et sortit en triomphe. Il eut le bon goût de dédier son dernier combat au maestro Paco Camino qui dut apprécier les bras s'allongeant démesurément pour conduire la muleta à l'abri, ce visage de martyre offrant des manoletinas si ajustées. J'oubliais les avis dirigés vers nos deux compères, mais qu'importe l'avis alors que l'ivresse submerge.





Des toreros de plata
Ils furent nombreux à vivre le respect des gradins pour leurs quites, la qualité de leurs banderilles, leur courage comme José Casanova ......... mais à ce jeu Domingo Navarro mérite une mention d'honneur. Il est partout, il intervient partout, discrètement mais terriblement efficace ce garçon , élevé à l'ombre du maître Espla, sait tout, surtout anticiper le danger couru par les autres, dès qu'il a salué, ses bâtonnets posés, quant à sa puntilla!.
Alvaro Montes (cuadrilla El Juli) en sortant, dignement, de ses premières banderilles violemment frappé du plat de la corne perdit connaissance, le taureau le reprit au sol: traumatisme craneofacial, perte de connaissance, cornada de 15 cms dans la cuisse gauche avec deux trajectoires: l'équipe médicale ne chôme pas, lorsque les hommes souffrent en piste

Des élevages

Les novillos de Torres Gallego (Veragua /Nuñez), solides, mobiles, âpres et avisés. Les pupilles de Garcigrande offrirent des cornes intactes, un jeu varié: un avisé, deux mansos, deux nobles, il en manque un, tant pis.
Premier incident le jeudi . Les vétérinaires refusent l'ensemble des taureaux présentés par Cebada Gago: deux trop jeunes(!), d'autres insuffisants (''falta de remate'') ; on fit appel à un lot de Garcigrande, deux récusés et Bilanero renvoyé aux vestiaires firent le malheur d'autant de Fraile-Mazas. Bonnet d'âne à Salvador Cebada pour avoir vécu, voilà trois ans, la même situation: serait-il tonto de remate ( b... à manger du foin). On comprend la réaction de l'Association El Toro qui ne veut plus les voir à Madrid.
J'espérais qu'enfin vinssent les Peñajarra nobles mais faiblards alors que leurs origines me semblaient garantir autre chose que le tercio de piques habituel, m'éviter le triste spectacle des chutes coutumières.. hélas .
Des Jandilla/Vegahermosa, bien ou très bien présentés , ne mirent jamais la cavalerie en difficulté. Le dernier, Diputado , mérite la mention.
On n'attendait peut-être pas des Nuñez del Cuvillo aussi grands, mais, comme on ne prête qu'aux riches il reste la sempiternelle suspicion concernant les cornes.
***

Le monde du taureau, et pas seulement celui de Valence est en deuil: Pepe Catalàn, l'ami notre Pepe De Montijo est décédé. En dépit de ses triomphes à Valence bien sûr, mais à Séville et Madrid il ne prit jamais l'alternative et devint un grand torero de plata .
'' La pureté de son concept tauromachique fit qu'il bénéficia de la grande considération des aficionados, il fut l'un des plus exquis interprètes du toreo, les photos de l'époque mains basses, la poitrine offerte, la torerìa, les accompagnements furent les références lors de toutes les tertulias de son époque'' (José Luis Benlloch, directeur d'Aplausos).


Fallas (suite 2009).

Des matadores

L'ouverture de l'ultime semaine fallera, surtout marquée par l'habituelle migration des guapos
( le guapo, pour parler moderne, est plus et même trop) toreros-mannequins-héros-bourreaux des coeurs qui ont au moins le mérite de remplir les arènes, surtout si les oppose à d'autres vedettes , les historiques taureaux vedettes de D. Juan Pedro Domecq. Le professeur Enrique Ponce, bien sûr n'a rien à voir avec les spécificités susdites, mais il fallait bien le caser deux fois dans la programmation et où donc hors des vedettes pour que les pleins soient encore plus pleins, car plus personne -hormis J. Tomas ne remplit plus seul une arène ? Enrique Ponce donc (O, O ), comme d'habitude, on finirait par lui en vouloir, alors que ses faenas ne s'adressent plus guère qu'à des animaux mammifères bovins que d'aucun qualifient encore de taureaux de combat: par respect pour ce maestro d'exception , le sort qui ne recule devant rien lui attribua les deux plus potables de la corrida, le premier un manso difficile. Il faut espérer qu'un jour, peut-être celui des adieux, il franchira la Grande Porte après avoir croisé enfin de la bravoure, ce triomphe-là aurait une toute autre saveur . On s'ennuya beaucoup lors des deux faenas de JM Manzanares, lui aussi je pense qui n'appuya jamais trop sur l'accélérateur, de quoi ressusciter l'Antoine, Blondin bien sûr '' il l'emporta d'une demi langueur, les spectateurs l'accueillirent à draps ouverts'' (silence , quelques applaudissements). Cayetano (applaudissements, O): aussi à l'aise dans une arène que sur un podium d'Armani il montra, une fois encore, originalité, force et valeur après l'agression que lui infligea un dernier manso dangereux, mais aussi le talent de mains si basses alors qu'il déployait ses véroniques dont la sainte, m'a-t-on dit, éprouverait quelque jalousie.
Plein toujours le lendemain, la jet délégant El Cordobès que plus personne n'appelle Manuel Diaz ( silence, O) Fran Rivera Ordoñez ( ovation, O) encadrant les envoyés de Manolo Gonzalez. Le bon public qui les connaît bien (par la TV) , ans se préoccuper du bétail ou des prestations, voulait des oreilles : il les eut. Peu honneur à la présidence qui sut résister aux images du petit écran. C'est , chaque année la même litanie: manuel Diaz et Fran Rivera regorgent de qualités taurines, d' intelligence : ils savent tout faire et bien le faire mais...c'est tellement plus facile de se planter de profil près des barrières et de faire comme si, c'est tellement plus facile de jouer au batracien hors de sa mare que de toréer, toréer lentement! César Jimenez (ovation, O), que diable venait-il donc faire dans cette galère? En demi-teinte eu égard à ses prestations dans cette arène il sut réagir, réussissant un vibrant début de faena, avant de plonger lui aussi dans la fête pour accentuer lenteurs et adornos ( attitudes décoratives)
La fin approche, les pyromanes affûtent leurs allumettes, ça va chauffer...mais demain seulement , nous n'en sommes pas encore à la Saint-Joseph , patron des menuisiers/ébénistes en l'honneur de qui on érige et brûlera dans quelques heures ces chefs d'œuvre de créativité, de couleurs et d'humour que sont les Fallas: dans chaque rue, chaque quartier, chaque carrefour fredonnait la rengaine...Nous n'en sommes encore qu'à la Saint Cyrille, ils sont nombreux, j'opte pour le Grec. Je ne sais pas s'il choisit de donner son nom à un alphabet plutôt qu'à un ordre religieux, mais cet aspect là de l'histoire me convient mieux. Accesoirement nous fêtions le cinquantième anniversaire de l'alternative de Curro Romero. Trois quarts d'arène pour un paséo varié, hier et demain réunis: Julio Aparicio (silence, O) , Alejandro Talavante (ovation, ovation) et Daniel Luque (palmas et palmas). Les pupilles de La Palmosilla étaient si faibles, si faibles qu'on en avait peine pour eux. Après qu'Espigòn ait été renvoyé au paddock pour chutes excessives le second fit son apparition. Plus affirmé sur ses quatre pattes motrices (6 chutes seulement), il ne permit guère à Julio d'exprimer des talents couronnés par un sonore silence. Quand Papelon s'invita notre Julio redevint Aparicio: on lui offrait un bonbòn, il allait le savourer et en partager la douceur avec l'assistance, dont El Soro à qui il offrit la faena, des muletazos d'une lenteur majestueuse et, foin de pingritude, un desplante à genoux, muleta balancée au large: imaginez, à genoux...enceinte ébaubie du soleil à l'ombre! Quand elle s'en remit il était déjà parti (''l' artiste roule en automobile, le public suit en autobus, comment s'étonner qu'il suive à distance'') pour une demi-estocade. Savait-il, le fantasque, qu'il venait de nous jouer du Cocteau? Jolie vuelta , un brin de romarin à la main, claro! Quel dommage qu'Alejandro Talavante ne tue plus, enfin je m'entends, ne tue plus rapidement: il exécute la suerte, comme le reste, le plus honnêtement du monde mais ne trouve plus l'ouverture, un peu comme le XV du coq. Ses quites, dont celui du bonbon évoqué plus haut, déchaînèrent l'ovation, tout comme ses statuaires alors que le jeune homme terminé par ce visage de martyr, glabre, sorte de Bustero Keytono de l'albero, ne réagit à rien pas même aux pointes qui stationnent et millimètrent si près de la poitrine. Le second compère, si souvent à genoux comme pour s'excuser de sa faiblesse, mieux vaut l'oublier. Daniel Luque, lui aussi, tenta bien de réagir, de faire réagir les bestiaux mais que faire quand on ne sait que faire? Y avait-il quelque chose à faire?

Des toreros de plata

Jesus Arruga et El Chano dans leurs respectives cuadrillas continuent à mettre en valeur le tercio des banderilles, que d'aucun voudraient bien voir disparaître.



Des élevages.

Que dire de plus des Juan Pedro Domecq: l'association des aficionados madrilènes n'en veut plus...mais on nous les présentera encore, ils feront recette encore comme ces bonnes vieilles vedettes de la chanson qui offrent encore aux salles de fêtes des chefs lieu de canton, des tubes aussi usés mais que les bonnes grand-mères roucoulent encore au bras de petits enfants, affectueux et déférants à la fois. Juan Pedro Phénix renaîtra, mais pour aujourd'hui, Capri c'est fini! Les Manolo Gonzalez, à la très juste présentation, dociles à souhait étaient là pour donner la réplique,un peu comme les adversaires des Harlem Globe Trotters . Deux mots pour
la Palmosilla: à la mi-temps nous en étions déjà à 12 chutes! Du temps que les futurs étals se relèvent de leurs agenouilleries je pensais à Raymond ''chez les arbres, il y a deux sortes d'arbres: les hêtres et les non hêtres'' . Ah, si Queneau avait été aficionado plutôt que sylvicole!



Ovations, ovations et ovations

Nous y sommes, après la fa grande journée destinée à honorer la Mare de Deu au cours de laquelle 300 000 bras déposèrent les bouquets destinés à composer l’immense manteau multicolore sur lequel trône la statuette vénérée, le 19 mars c’est la fête de Joseph, des travailleurs du bois et des pères en général. C’est aussi la grande journée taurine et l’arène qui ne lésine sur rien reçoit, ce jour là, plus d’invités qu’elle n’en peut asseoir, qui plus est, les trois grands toreros de la terre en état de s’exprimer figurent à l’affiche: Luis Francisco Espla (couronné en fin d’année dernière Valencien du siècle), Enrique Ponce et Vicente Barrera. Au triomphateur du jour, tout honneur : Enrique Ponce (applaudissements, OO). La faena réalisée face à et avec l’aide de Contador il la voulait et ne laissa à personne le soin de recevoir, de lidier, de préparer l’animal, soignant tous les détails , assumant toutes les responsabilités. La bête avait belle allure et des comportements fluctuants auxquels il remit vite de l’ordre. Il dut entendre ma voisine, sorte de groupie en fin de carrière,’’ maestro, ud tiene que salir por la Puerta Grande’’, on le saint bon chrétien, cette voix venue d’en haut le conforta dans ses intentions. La faena fut belle, grande, sereine, autorité implacable, peut-être la perfection face à un cornu qui tint à assumer sa part dans le spectacle, comme emporté par les ovations apothéotiques (le mot n’existe pas, dommage) qu’il prenait à son compte. Je regrette simplement l’estocade, basse, causant une énorme hémorragie…qu’un gamin tue ainsi, bon, mais le Docteur Ponce ! Sortie triomphale, la foule, ma groupie était partie dès qu’elle put serrer contre son cœur l’étole sur laquelle l’idole épongea un front …déjà sec depuis longtemps, vu la dimension du tout de piste et le nombre de projectiles étoliens, à lui destinés.
Vicente Barrera ( saluts, saluts) devait empocher un trophée à l’issue de son premier assaut , du moins si l’on considère que la majorité c’est 50+1 ! Un Barrera retrouvé, statique, stoïque qui salua honorant le départ du maestro Espla. Les premières galopades du cinquième, un quinto malo qui ne voyait guère ou pas d’un œil, un dangereux auquel Barrera, digne, fit face.
Phénoménale ovation pour accueillir
Luis Francicso Espla ( palmas et grande oavtion), énorme fut l’ovation qui s’éleva des gradins lorsqu’il sortit du callejon pour inviter ses petits camarades à la partager. De ses deux dernières représentations ici, on se souviendra qu’il tua bien, même si la première estocade tarda à expédier Comendador un mansote faiblard, délicat à manœuvrer, aux trajectoires surprenates, au purgatoire animalier. Quant à l’autre, Feucho (laid), il préféra se défendre et faillit, par deux fois, parvenir à ses fins Il faudra se souvenir surtout de gestes, de détails qui auront fait de sa carrière un autre chose que la récitation, l’application de la table des matières de la lidia. On put voir encore, s’évadant de son capote ou de sa muleta, des chicuelinas serrées à s’en étrangler, des naturelles citées de face et pieds joints, ces trincherillas qu’il affectionne! Mais cela ne suffit pas, on s’attendait à une surprise et il la sortit de sa boite à malices lors du second tercio de banderilles alors qu’il sortit des planches deux paires en main : il appela Domingo Navarro, le troisième de sa cuadrilla, ce petit jeune homme qui réussit tout, partout, se découvrit et lui offrit de partager l’instant avec lui. Ce fut un tercio d’exception, l’élève, dont on sait la précision, la sûreté et le respect des canons, s’éleva au niveau du maître, lequel remit les pendules à l’heure lors de l’ultime ‘’de pouvoir à pouvoir’’: quelle ovation encore lors des saluts pris en commun, et du brindis que le maître offrit à son élève. .

Voilà, c’est fini, Joseph sera là l’an prochain, Luis Francisco non : la page Valencia tournée il banbino se fue. Il vous reste Istres, mais pourquoi donc Istres ? On ne gagne ni gloire ni beaucoup d’argent à Istres ? C’est tout simple: il inaugura l’arène et il apprécie Bernard Marsella . En fait, L.F. Espla, c’est tout simple.


Des taureaux
Les Garcigrande Hernandez, appréciés des figuras, furent à la hauteur de leur réputation, leur comportement varié, leurs défauts animèrent la dernière corrida. Quant à la force, à la caste c’est autre chose .

Observations. Un bel hommage rendu par la Diputacion à l’équipe médicale, avant le dernier paseo : tout le monde en piste et …ovation.

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