jueves, 2 de abril de 2009

ALICANTE EN HIVER

Dis, monsieur, l’hiver, ici, c’est quand? par JEAN CLAUDE LORANT RAZE.

Une jolie micro-feria pour lancer la saison taurine en Alicante avec deux jours réunissant plusieurs générations de toreros, des écoles taurines à Julio Aparicio. On regrettera seulement que les dates choisies se chevauchent avec l’ouverture de la feria de Valencia qui, elle même, se mélange avec quatre dates de celle de Castellon. Parfois l’abondance de biens…

Samedi 7 mars
L’art est un jeu: tant pis pour celui qui s’en fait un devoir. Monsieur Cocteau aura résumé, en quelques mots simples, ce que peuvent ressentir certains aficionados …à ceci près que le devoir est aussi éminemment respectable, ce que pensent beaucoup d’autres.
Julio Aparicio ( O, silence) quitta l’enceinte plus riche d’une oreille et pourtant les choses démarrèrent bien mal: un taureau mansote, un accueil et deux premiers tercios vides, un début de faena creux et …une trinchera qui secoue, une suite de gestes certes éparpillés mais du beau qui émergeait ici et là. Pour finir une estocade irrémédiable: si tout est dans tout, il arrive que ce tout sorte du rien. Enfin et c'est peut-être la palme du jour, alors que l'artiste était en difficulté face à son second adversaire il rompit au lieu de disparaître, il céda du terrain pour tenter de le reconquérir, sans réel succès, mais la volonté de faire méritait...une meilleure estocade. Francisco José Palazon (O, applaudissements) est un jeune torero à l’élégance naturelle, à la volonté indiscutable: il torée peu et c’est bien que l’empresa Casas-Lloret lui ait donné l’occasion de s’exprimer, pourvu qu'il en ait d'autres! Son échec avec l’épée, face à Serenito, un batailleur de 545 ks qui s’offrit deux grandes piques et mit son picador en difficulté, lui coûte un triomphe assuré. L’autre jeune du jour, récent matador couronné lors de Nîmes des vendanges, Ruben Pinar (O, OO) ne laisse rien passer: Caramelo n’aimait rien tant que les planches et les bordures il les lui interdit . Il dédia Telonero à S. Casas, bien lui en prit: l’animal s’entendit avec le gamin, apprécia le capote en chicuelinas, les tafalleras de service, la grâce impérative de la muleta.
Température printanière. Demi entrée tout juste, joli lot de Salvador Domecq (512 à 550 ks). Le cinquième, Serenito, eut l’honneur de recevoir deux piques, mit en difficulté son picador et Carboni, excellente monture.

Dimanche matin. Absence remarquée, à l'heure de la grand messe, du groupuscule anti-taurin et de sa pancarte ''Nous sommes aussi des animaux'', à la qualité des invectives personne n'en doutait. Présence remarquée de Juan Sarrion élève de l'école taurine de Castellon. Une oreille seulement, allez donc savoir pourquoi! Belles présentation et comportement des novillos de Los Chospes (Daniel Ruiz), venus en voisins.
Les triomphateurs des ferias majeures en 2008, chez les novilleros, constituaient le morceau de choix du jour: ils ne ménagèrent ni leurs efforts pas plus qu'ils n'économisèrent leurs talents...l'épée seule les départageant. Roman Perez ( Arganda, trophée Toreria, trophée La marseillaise), autorité gestuelle et vocale en avant, égal à lui-même, se dépensa sans compter.
Pablo Lechuga (Arnedo) avait déjà remisé une oreille lors de sa première comparution, l'autre était là si proche, si épanouie, si offerte que d'émotion le bras se mit à trembler lors d'assauts répétés. Déçue, l'appendice se refusa au beau jeune homme blond. Alejandro Espla n'est pas le fils de son père pour rien, même si sa tauromachie reste bien différente la démarche, le sourire malicieux et surtout cette aptitude à proposer des petits gestes nés de l'originalité d'un caractère, d'une aptitude à ne pas confondre vessies et lanternes, à remettre aussitôt chaque chose à sa place: oreille et oreille (forte pétition de la seconde) . Majestueux capotero, varié, efficace ou déterminante estocades, la catégorie supérieure se profile. A noter la présence discrète du père et l'omniprésence de Domingo, le banderillero ombre tutélaire de son torero mais aussi de tous ceux qui font la vie de la piste .
Intéressant lot de J.A. Ruiz Roman (Espartaco), avec race et noblesse étaient à la clé.

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